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Denis Avril: Le bilan de la saison: "Le bilan de la saison a été positif pour nous, à part pour la coupe d'Europe où nous n'avons pas sû bien gérer les choses. Au niveau du championnat et au niveau de la coupe de la ligue (Ndlr: Finalistes et battus par La Rochelle), on peut dire que le bilan est trés positif. La défaite, ici à Biarritz, face à Toulouse, en décembre 2001, nous a remis en question à tous les niveaux: Au niveau des avants et des arrières. C'était trés difficile contre les toulousains, d'autant plus qu'il leur fallait une victoire à l'exterieur. Ca s'est trés bien passé pour eux, et mal pour nous, et ça nous a permis de nous remettre en question au niveau du jeu, et de retravailler ce que nous avions sans doute arrété de travailler depuis quelques temps, étant donné que nous étions, alors, sur une série de huit victoires consécutives en championnat. Je suis au Biarritz Olympique depuis six ans, et j'attaque ma septième année. Auparavant, j'étais à Thouars, puis à Niort, pendant trois ans, en deuxième division. Au fil des années, le Biarritz Olympique a fait venir quelques bons joueurs, tels que, par exemple, Jean-Michel Gonzalez et les frères Thomas et Marc Lièvremont, pour apporter un "plus" aux postes où il le fallait. Le groupe s'est bien fondé, tout le monde s'est bien entendu, et les résultats sont venus pour faire en sorte que tout marche bien. Les deux entraîneurs se completent bien: Laurent Rodriguez devant, et Patrice Lagisquet à l'arrière. Patrice est trés technicien, tandis que "Rodrigue" intervient sur la force. Ils s'entendent trés bien tous les deux. La saison prochaine: La saison prochaine, nous allons être attendus partout: Nous allons être l'équipe à battre, ce qui est un rôle trés difficile à tenir. En ce qui concerne la coupe d'Europe, il serait bien que nous puissions faire quelquechose de plus que l'année dernière où nous n'avons pas sû la gérer. Le rôle du pilier: En ce qui concerne le rôle du pilier, il n'est pas difficile: Pousser en mélée, soutien en touche, faire le nettoyage où se trouve le ballon, et toucher quelques ballons quand vous êtes au bon endroit. Maintenant, tout le monde cherche des joueurs qui sont rapides, qui courent partout, qui jouent un peu le ballon. Mais il faut aussi des gens qui soient capables de tenir une mélée et de soutenir en touche. Le pilier gauche, c'est celui qui a la tête à l'extérieur, tandis que le pilier droit a la tête entre le talonneur et le pilier gauche adverse. Du point de vue technique, c'est trés différent. La mélée est un dispositif asymétrique, mais le plus important à retenir, c'est que, depuis toujours, la force de la mélée se travaille à huit. Le travail se fait au fur et à mesure. Pour ma part, je n'ai jamais ni eû l'occasion, ni envie de jouer pilier gauche ou talonneur. Depuis que j'ai commencé le rugby, j'ai toujours joué au poste de pilier droit. On m'a mis à droite, et je n'ai jamais essayé à gauche ni au talon. Et ça ne m'interesse pas. Ce qui me plaît, c'est la force, c'est de dominer un pack qui est peut-être plus fort que soi. C'est dominer son adversaire. Et aussi, aller courir un peu partout. Mantenant, il faut beaucoup travailler physiquement. Préparation physique: La musculation, j'ai commencé à en faire quand j'étais à Niort: J'y allais à peu prés une fois par semaine. Je devais avoir seize ou dix-sept ans, (puisque je n'ai pas commencé de bonne heure). Aprés, ici, à Biarritz, il a fallu travailler encore le physique et la musculature. Au niveau du suivi médical, nous sommes mieux suivis aujourd'hui qu'autrefois, mais il faut dire que le rugby a changé. De trois entrainements par semaine, nous sommes passés à huit voire dix. Ici, tous les mois, nous avons une visite chez le medecin, des radios, des "IRM" (Ndlr: Technique d'imagerie médicale par résonance magnétique), qui ne sont pas forcément obligatoires, mais que le club nous demande de faire. Je conseillerais à un enfant qui serait intéressé par le rugby de venir passer deux ou trois entraînement avec les joueurs, pour voir comment ça ce passe, et ensuite, si ça lui plait, je lui expliquerais le poste correspondant à ses capacités et à son envie. Je pense qu'il faut faire plusieurs sports. Pour ma part, j'en ai fait trois ou quatre avant de me fixer sur le rugby. Mon fils à trois ans et demi, je l'ai mis au hockey sur glace, il se défoule, ainsi qu'à la natation, et plus tard, on verra, au fil des années. Comme au rugby, on ne les prend qu'à partir de sept ou huit ans... S'il veut faire du rugby, il fera du rugby, si'l veut faire du foot, il fera du foot... Avoir un autre métier: Pour moi qui suis de l'ancienne génération, je pense qu'il faut un autre emploi que le rugby: S'il vous arrive une "bétise" au rugby, qu'est-ce qui vous reste derrière ? Personne ne sera là pour vous sauver. Vous savez, maintenant, le rugby est professionnel, on est des pions, et le jour où le pion n'est plus bon, eh bien, on le balance...On ne s'occupe pas s'il a besoin de quelquechose derrière ou pas. Pour moi, le travail est donc le numéro un devant le sport. Maintenant, il y a des jeunes à qui l'on propose pas mal de choses, et, quand vous êtes jeune, vous laissez le boulot de coté... et aprés, s'il lui arrive une "bétise", il fait quoi, aprés ? Chacun son truc, moi, je le vois comme ca: Moi, j'ai mon emploi, je suis tranquille: Je peux arréter le rugby, j'aurai mon emploi derrière. Aprés
la carrière: Une fois que j'aurai arrété ma
carrière rugbystique, si je n'ai pas de fonctions
dans le rugby, ce ne sera pas grave. A la rigueur,
s'il fallait s'occuper des jeunes, pourquoi pas, je ne
dis pas non. Encore faut-il que le club vous le propose.
Et si personne ne vient me le proposer, je resterai à la
maison...Je viendrai voir les matches de rugby le
dimanche...tout va bien !" Propos recueillis au club-house du
Biarritz Olympique, parc des sports Aguiléra le 8août
2002 par Philippe
MORIN |
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