Les interviews Planète Rugby

"l'Allemagne dans le championnat d'Europe en 2004"

Pierre Broncan (Montauban et Allemagne)


Demi de mélée en équipe d'Allemagne et à l'US Montauban, Pierre Broncan, nous livre les secrets et les projets fous de l'Equipe Nationale Allemande.
Il exprime son amour pour le maillot de la Mannchaft, revient également sur les évènements de l'automne en Division B européenne et aborde enfin son avenir sans retenue.


Planète Rugby : Bonjour, quel est votre parcours de rugbyman de haut niveau, à quels postes avez-vous évolué ?
Pierre Broncan : J'évolue depuis la saison 2000/2001 à l'U.S.Montauban en 2° division professionnelle. J'évolue le plus souvent au poste de N°9 à Montauban alors qu'en équipe Nationale Allemande, contre l'Ukraine, j'étais positionné en N°10.

J'ai également évolué au poste de n°9 dans l'équipe du F.C.Auch, en 1998/1999, en tant que titulaire ( et buteur en fin de saison).
En 1°Division, en 1999/2000, j'étais également professionnel au F.C.Auch, mais une longue blessure au genou et une suspension de 112 jours (pour un rucking) m'a privé de rugby pratiquement pendant 1 an.

P.R. : Vous tenez la nationalité allemande de l'un de vos grand parents ?
P.B. : Oui, maternel.

P.R. : Parlez-vous couramment l'Allemand, et vous sentez-vous bien intégré au sein de cette équipe ?
P.B. : Je parle peu Allemand nous communiquons en Anglais car l'un de nos coach est un Irlandais du Munster: J.Lowry

P.R. : Quel est votre situation professionnelle actuelle à Montauban ?
P.B. : Cette saison, j'ai été professionnel de juillet à novembre, puis je suis passé semi-pro, car je viens d'être employé au service informatique de la Mairie de Montauban.

P.R. : Quel age avez-vous, et depuis quand jouez-vous en équipe d'Allemagne ?
P.B. : J'ai 26 ans et c'est la première saison que je joue pour l'équipe d'Allemagne. C'est le directeur technique de l'Equipe Nationale d'Allemagne, Peter Ianusevic, qui m'a contacté, sachant que je pouvais jouer pour l'Allemagne. Le temps que tous les papiers soient homologués par l'I.R.B, je n'ai pu être qualifié qu'en novembre pour jouer contre l'Ukraine. Ce jour là, nous avions une équipe décimée par de nombreuses absences et nous avons perdu par manque de moyens, surtout devant.

P.R. : Quels ont été les raisons de l'expulsion de Robert Mohr pendant ce match ?
P.B. : Discussion des décisions de l'arbitre: Il évolue en France, et il est peut-être devenu indiscipliné...

P.R. : Vous pensez que vous auriez battu les Ukrainiens avec Sascha Ficher et les joueurs évoluant en Afrique du sud ?
P.B. : Je le pense sincérement. Nous avons été battus en conquête, et non pas dans le jeu de mouvement, où nous étions supérieurs aux Ukrainiens.

P.R. : Vous connaissez tous les joueurs allemands qui évoluent à l'étranger ?
P.B. : Oui, ils sont nombreux : R.Mohr et S.Fisher à Bourgoin (3° et 2° ligne)
K.Zimmerman à Dublin (club Universitaire) (3°ligne)
M.Shulze au London Scottich (N°9)
K.Kumbier et B.Sieber à Durban en Afrique du Sud (3° et 2° ligne),
R.Wolf à Pretoria en Afrique du Sud (pilier).
A noter également la prochaine naturalisation du Néo-Zélandais et capitaine d'une équipe du championnat Allemand St. Burton.

Au sujet de l'"Affaire des joueurs allemands de Bourgoin", (voir le précédent billet d'humeur de Planête Rugby):
P.R. : Croyez-vous que Bourgoin va arrêter ce cinéma, est-ce que les joueurs doivent porter cette affaire devant la Ligue
?
P.B. : Nous avons un stage à Paris. Les 2 joueurs (Robert Mohr et Sasha Fisher) sont convoqués. On verra si Bourgoin les laisse à la disposition de l'Allemagne.

P.R. : D'après vous, est-ce que l'Allemagne peut retourner la situation et terminer 1er de la division B ?
P.B. : Cette saison, ce n'est pas grave si l'Allemagne descend en division C. Le but est d'être invaincu les 2 prochaines saisons, afin d'accéder au groupe A.
Un projet de Rugby va être lancé pour la saison 2001/2002 par la Fédération Allemande, et l'Allemagne essaiera de rassembler toutes ses forces pour propulser son équipe Nationale dans le groupe le plus haut du championnat européen pour la saison 2004.
Pour moi l'Allemagne a les moyens de réussir, car elle possède de bonnes équipes de jeunes, et elle a des moyens financiers. Moi, je veux m'investir de plus en plus dans mon équipe Nationale, pour que son projet aboutisse et qu'elle devienne une grande Nation du Rugby Européen. Cela passera par du travail et de la patience, pour que ce projet se mette en place dans de très bonnes conditions.

P.R. : Selon vous pourquoi l' Allemagne n'a pas réussi à maintenir son niveau d'avant guerre (avec deux victoires contre la France) ?
P.B. : La concurrence des autres sports fut trés dure: football, hand-ball...

P.R. : La Pologne est première de la Division B, comment expliquer cette surprise ?
P.B. : La Pologne est trés solide et possède, avec G.Kacala, un super meneur de jeu, et puis, je pense qu'un travail de fond est effectué en Pologne pour développer le Rugby.

P.R. : Vous sentez-vous en concurrence avec Martin Schmidt (le grand espoir du rugby allemand qui vient juste d'être élu joueur de l'année en Allemagne), au rôle de buteur et à l'ouverture, ?
P.B. : Tout est clair, Martin Schmit est le buteur en équipe Nationale et il évolue à l'aile.

P.R. : Suivez-vous le championnat allemand, extrèmement dominé par les deux club de Hanovre ?
P.B. : Non. Par contre, il faudrait que la Fédération Allemande dévelloppe son championnat, mais cela passera par de trés trés bons résultats de l'équipe Nationale. Il faudrait peut-être arriver à inscrire une sélection Allemande en Conférence Européenne, pour pouvoir progresser encore: Peut-être une sélection de Hanovre...

P.R. : Passons à Montauban, votre domination sur le championnat ne fait aucun doute, n'avez-vous pas peur de tout perdre en un match de phase finale ?
P.B. : On verra pour l'instant nous prenons les matchs les uns aprés les autres, il nous faut terminer premiers, et puis aprés...

P.R. : Dernière question : Si Montauban a la chance de rentrer dans le "top 16", deviendrez-vous professionnel à 100% ?
P.B. : Soit je reste à Montauban, et conserverais alors mon emploi actuel, soit je tenterai une aventure professionnelle...en Italie.

Propos recueillis par Olivier Vidal

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