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Olivier Roumat: Le
bilan de la saison: "Le
bilan est bon, puisque le titre de champion de France qui
avait été l'objectif ces deux dernière années a été
respécté. Il y a deux ans, nous nous étions arrétés
en demi-finale. L'objectif de la saison 2001-2002 était
d'aller au bout, d'être champions de France. L'ambition
de ce club a donc été réalisée. Le seul bémol
qu'on puisse émettre à ce sujet est notre non-qualification
en coupe d'Europe, puisque c'était la deuxième année
que nous y participions, mais nous n'avons pas pu, cette
saison, passer la phase des matches de poule. Le petit
point négatif est donc la coupe d'Europe, où nous
aurions dû nous qualifier compte tenu du potentiel. Bilan
personnel: Pour ma
part, cette saison a été un grand bonheur: J'ai
toujours été trés ambitieux dans ce que j'ai fait, et
quand on est compétiteur, on veut toujours avoir des
titres, des honneurs, des sélections. Moi, l'honneur que
j'ai eû cette année, c'est de pouvoir disputer la
finale du championnat de France, et de la gagner. Etre
champion de France est le bonheur suprème dans une
carrière de joueur de Rugby, d'autant plus qu'ayant
connu toutes les sélections internationales, je peux
vraiment comparer. C'est un bonheur suprème que de
pouvoir toucher ce Brennus...J'avais déjà été
champion de France en 1998, avec le Stade Français. (Ndlr:
Olivier Roumat a également été champion d'Afrique du
Sud avec les Coastal Sharks). Les
fondements du succés: Je crois que
l'ossature de l'équipe du Biarritz Olympique n'a pas
beaucoup changé, depuis quatre ans, date à laquelle je
l'ai rejointe en provenance du Stade Francais. Il s'agit d'un
excellent cocktail entre les jeunes et les moins jeunes,
il y a eû un bon amalgame entre les joueurs d'expérience
qui ont amené une certaine sérénité, leur vécu et
leur bagage technico-physico-tactique de haut niveau: Je
pense à Jean-Michel Gonzalez, et à moi, sûrement... Mais je
pense aussi que la plus grande réussite de notre groupe
est que ce groupe vit trés bien, qu'il y a une super-ambiance.
Dans un rugby professionnel où y il a énormément
d'autres aspects qui entrent en jeu, nous sommes, je
pense, l'une des seules équipes à avoir eû cette
solidarité qui a permis de faire front dans les bons
et dans les mauvais moments. Cette équipe est allée
cescendo... Et puis, il
y a eu aussi, il faut le souligner, l'apport de
joueurs trés importants, comme Thomas Lièvremont,
Nicolas Brusque, Joe Roff, ou Jack Isaac: Des joueurs qui
nous ont permis de franchir le dernier palier qui
différencie une équipe du "ventre mou" d'une
grande équipe. La
construction d'un groupe : Je pense que
cette équipe est avant tout un groupe de qualité
rugbystique au dessus de la moyenne, car on ne peut
pas être champions de France sans être performants. On
l'a été, et en plus, on avait beaucoup de solidarité,
et on était un groupe qui avait envie, avec, en son sein
pas mal de joueurs revanchards, il faut le
souligner: Des joueurs qui venaient un peu de partout,
qui avaient beaucoup de choses à prouver, et dont je
faisais partie. On n'a surtout pas regardé en arrière, on
a surtout regardé devant, en se disant: "Bon,
maintenant, on va essayer de construire quelquechose
ensemble, à Biarritz". Moi, je suis
arrivé au club, et on ne se qualifiait pas. L'année
d'aprés, on joue en quart de finale du championnat
contre le Stade Toulousain, pendant lequel nous perdons
en prolongations à Tarbes, et on gagne la coupe de
France (Ndlr: contre Brive). A partir de là, on a
senti que l'équipe, si elle savait se régénérer,
y compris à partir de sang neuf...Je crois que c'est le
cocktail qui nous a permis de franchir le dernier cap. Et
je crois que la saison passée est la preuve d'une régularité,
d'une maturité dont nous avons sû faire la preuve. La
vie professionnelle: En dehors du
rugby, j'ai une autre activité professionnelle: Je suis
promoteur immobilier, donc, je monte des projets
immobiliers qui me rappellent beaucoup ma profession de géomètre-expert,
puisque je suis ingénieur-géomètre, à la base. J'ai
arrété d'exercer cette profession en 1997, date à
laquelle j'ai rejoint le Stade Français. Donc, cette
activité de promoteur immobilier me laisse pas mal de
temps libre pour le rugby, et sans ces deux activités,
je ne pourrais pas vivre, parce que ne faire que du
rugby me paraît trés difficile: J'ai vécu la
situation à Paris pendant un an, et j'étais trés
heureux de revenir dans ma région, de retrouver une
activité "normale", c'est à dire semi-professionnelle,
semi-rugbystique, même si je suis professionnel à
Biarritz: Je fais tous les entraînements et je récupère
comme il se doit, mais j'ai aussi une activité
professionnelle qui me permet d'avoir un équilibre
intellectuel, et j'ai besoin de cela. Les
valeurs du rugby: Le
rugby est un magnifique sport, qui véhicule des valeurs
qui nous servent dans la vie de tous les jours: Ca forge
un caractère, ca forge une personnalité, et il y a
aussi un coté trés important, qui est ce besoin de
sans-cesse retrouver l'humilité sans laquelle l'on ne
peut pas avancer. Cela fût d'ailleurs notre force,
ici, à Biarritz, ce qui nous a permis de passer certains
écueils. Mais le
rugby est aussi un sport trés difficile, car il
devient de plus en plus dûr, sur le plan physique, et il
ne laisse malheureusement pas de chance (je parle du
Rugby professionnel), à des jeunes gens de faire à la
fois des études de haut niveau et du rugby de haut
niveau. C'est un peu le bémol que j'émettrais quant à
la pratique du rugby de haut niveau. Par ailleurs, le
rugby de club, le rugby amateur est trés important,
et si l'on veut, on peut avoir un travail et jouer au
rugby par ailleurs, quand-même. Mais il me semble
important de distinguer là le rugby amateur et le rugby
profesionnel: Ca n'a rien à voir. Le rugby
en Ile de France:
J'ai joué en Ile de France. Le rugby, en Ile de France,
ce sont énormément de clubs, énormément de licenciés.
Même si le rugby est connu pour être pratiqué en
dessous de la ligne Bordeaux-Toulouse, en passant par Béziers
et Narbonne, L'Ile de France est tout de même une région
rugbystique. Mais par contre, elle n'est pas trés
suivie médiatiquement, tandis que dans le sud-ouest, le
rugby reste le sport-phare. Je dirais
que l'Ile de France est un gros vivier pour la détection,
pour les jeunes, pour les équipes juniors, et c'est
excellent pour des clubs comme le Stade Francais, qui ont
bénéficié de ça, et sont à l'origine de centres de
formation pour essayer de récupérer les meilleurs
jeunes sans forcément aller les chercher au loin.
C'est la différence avec ici, où dés qu'un garçon
veut jouer au rugby, il sera forcément pris dans un club
tellement les mailles du filet sont étroites: Entre
Tyrosse, Mont de Marsan, Dax, Pau, Bayonne et Biarritz,
il n'y a qu'une quarantaine de kilomètres. C'est trés
facile de repérer un bon joueur, tandis que la région
Ile de France est immense. Le vivier y est trés
important. A mon avis, c'est une région d'avenir." Propos recueillis à l'hippodrôme des
fleurs, à Biarritz, le 8août 2002 par Philippe
MORIN |
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