Les interviews Planète Rugby

"On a tout pour redevenir une trés grande équipe."

Patrick Tabacco
Né le 23 mars 1974 à Toulouse. 1.92m, 97 kg

Troisième ligne du Stade Francais CASG Rugby


Propos recueillis par téléphone le 28 février 2002 par
Philippe MORIN -Planète Rugby


 


Aprés avoir joué, entre autres, à Auch et Nice, Patrick Tabacco a quitté il y a deux ans le club de Colomiers pour rejoindre le Stade Français CASG Rugby.

Aprés avoir brillé dans la mélée tricolore lors des tournée de l'équipe de France face aux équipes de l'hémisphère sud, pendant l'année 2001, (qui le vit connaître là ses premières sélections internationales), il débuta l'année 2002 bien décidé à aider le club parisien à remonter au classement du championnat. Jusqu'à ce match contre le Stade Toulousain, pendant lequel il fût victime d'une blessure qui vit la conclusion prématurée de sa saison.

Patrick Tabacco se concentre donc dores et déjà sur la prochaine saison, et s'occupe de lancer sa société, dont l'objet est la fabrication et la commercialisation de cadres destinés à exposer comme il se doit les maillots de rugby, des plus humbles aux plus prestigieux.

Ce faisant, il a bien voulu accorder à Planète Rugby un moment, pour évoquer les divers sujets qui font son actualité. Qu'il en soit remercié ici.

Prompt rétablissement, Patrick, et à bientôt !


 


 
Planète Rugby:
Comment vous remettez-vous de votre blessure, comment allez-vous ?

Patrick Tabacco:
Je suis un peu en avance sur les prévisions du chirurgien, puisqu'il m'avait assuré que je passerais six semaines avec une atèle et des béquilles, pour consolider la cicatrisation. Mais il se trouve que je marche quasiment normalement, alors que nous n'en sommes qu'à la cinquième semaine. J'ai donc un peu anticipé.

Il s'agissait d'une rupture du tendon du tendon de l'ischio-jambier gauche. Cette blessure est survenue pendant le match Toulouse-Stade Francais, le vingt janvier 2002, à la trentième minute du match, sur un choc avec le talonneur toulousain Yannick Bru, qui est venu me percuter en haut de la cuisse. J'a été opéré dans la foulée, le 25 janvier, cela fait donc cinq semaines. C'est trés satisfaisant.

Je vois le chirurgien la semaine prochaine, qui va sans doute être surpris de me voir marcher, même s'il est plus ou moins au courant que je n'ai pas suivi scrupuleusement ses conseils. On en saura donc d'avantage la semaine prochaine. C'est encourageant, mais il faudra encore attendre quatre mois, afin que le tendon soit consolidé et ancré sur l'os...Pour moi, c'est donc une saison qui est terminée.

Le temps qui m'est imparti actuellement, je le consacre maintenant à la société que je viens de créer, et qui consiste à commercialiser des cadres pour mettre des maillots de Rugby et d'autre sports sous verre. J'occupe donc mon temps à développer cette activité.

Planète Rugby:
Le
Stade Français est en train de vivre une saison de transition: Départ prévu de plusieurs joueurs emblématiques, tels que Christophe Juillet, Fabrice Landreau, ou Sylvain Marconnet, et arrivée d'un nouvel entraineur, en la personne de l'ancien sélectionneur de l'Afrique du Sud, Nick Mallett, sans oublier l'arrivée comme titulaires de jeunes joueurs du stade pleins de talent. Quel est votre sentiment sur cette saison ?

Patrick Tabacco:
Il s'agit en effet d'une année un peu particulière pour le
Stade Français. Par exemple, en ce qui concerne les rencontres, nous en avons eû trois qui ont été annulées ou reportées, que ce soit pour cause de climat ou d'explosion à Toulouse. Ce sont des matches que nous aurions dù jouer en week-end, et que nous avons finalement dû jouer en semaine. Ces matches se sont donc plus où moins bien passés (ndlr: victoire contre Biarritz, mais défaite contre Toulouse).

Au delà de ça, nous avons eû un nombre de blessés incalculable. Je me souviens qu'à l'occasion du match contre Biarritz, nous avions huit titulaires bléssés ! Cela fait donc un effectif qui a été énormément modifié. Cela fût l'occasion de donner aux jeunes joueurs du
Stade Français l'occasion de s'exprimer, et ils s'en sortent bien, comme les derniers résultats le montrent, même si, à Dax, on espérait une différence de points plus élevée...

On peut espérer qu'avec les beaux jours, le
Stade Français retrouve toutes ses vertus.

Planète Rugby:
Et comment percevez-vous votre place dans ce nouveau dispositif ?

Patrick Tabacco:
Maintenant, je réfléchis plus loin, vers la saison prochaine. Je me positionne déjà sur la saison prochaine, sachant que Nick Malett arrive, sachant que je suis en fin de contrat, et que j'étudie des propositions, à l'heure actuelle. Donc, il n'est pas certain que l'année prochaine, je joue encore à Paris...

Mais enfin, je positionne comme si je restais là, et j'attends beaucoup de Nick Mallett: D'abord, c'est quelqu'un qui parle le francais, et, bon, rien que pour moi, ce sera une différence énorme, de pouvoir communiquer avec l'entraineur...

Au delà de ca, j'espère qu'il amène un projet de jeu. Un projet de jeu avec un peu plus de volume de jeu, beaucoup plus de ballons écartés sur les ailes, un peu ce que l'on a pu créer, cet été et cet automne avec l'équipe de France. Un peu plus de volume de jeu, parce que l'on a le potentiel pour le développer, à Paris. Je trouve en effet qu'à l'heure actuelle, on est trop restrictifs...Voilà ce que j'attends de Nick Malett. Aprés, deux-trois recrues à des postes essentiels, et je crois qu'on a tout pour redevenir une trés grande équipe.

Planète Rugby:
Face à
Colomiers, vous allez avoir, le 10 mars, un match capital, puisque le vainqueur sera qualifié pour les "play-offs", et le perdant condamné à la poule de descente... C'est un match que tout le monde attend. Vous qui connaissez bien l'équipe de Colomiers cette équipe, comment les présenteriez vous, en peu de mots ?

Patrick Tabacco:
Colomiers est une équipe au sens premier du terme.. C'est à dire qu'il y a un collectif fabuleux. Il n'y a pas d'individualité, mais il y a un collectif, et c'est cela qui fait sa force. C'est une équipe qu'on sous-estime, que l'on attend jamais là où elle est. C'est donc peut-être un statut plus facile à gérer que celui du Stade Français: Quand on recoit le SF, on n'a qu'iune envie, c'est de les battre ! Quand on recoit Colomiers, on se dit qu'on va pouvoir s'en sortir sans trop d'efforts. Et à chaque fois, on est surpris, car leur collectif est impressionnant.

Donc,
Colomiers, c'est une équipe, une véritable équipe, où le collectif prime sur l'individu. Le vainqueur de ce match sera quâsiment qualifié pour les "play-offs". Ce qui fait leur force, et ce qui l'a toujours fait, c'est cette volonté, la détermination qu'ils mettent dans le jeu, et cette faculté qu'ils ont de passer d'une phase de défense à une phase d'attaque en trés peu de temps. Sur tous ballons de récupération, ils deviennent trés dangeureux, car ils savent se réorganiser trés rapidement, passer rapidement d'une phase de défense à une phase d'attaque.

Planète Rugby:
Le fait que vous soyez arrivé à Paris, en provenance de
Colomiers, un an avant Fabien Galthié, lui aussi ex-columérin, a-t-il eû une influence sur son adaptation au Stade Français ?

Patrick Tabacco:
Non, je n'ai eû aucun rôle. Bon, avant de signer ici, il m'a demandé comment se portait l'équipe. Je lui ai dit: "Tu seras surpris, il y a un sacré niveau..." Effectivement, c'est ce que j'avais ressenti, un an avant, quand j'étais arrivé au
Stade Français: Les premiers entrainement étaient d'une limpidité... Il n'y avait pas un ballon qui tombait !

Malheureusement, cette année, il est arrivé dans une tourmente, dans une situation un peu différente, avec des joueurs un peu moins à l'écoute que l'an dernier, un peu plus de dillétantes, malheureusement. Donc, il a été un petit peu déçu, parce que j'avais fait beaucoup d'éloges sur le
Stade Français, et il n'a pas retrouvé celà.

Au delà de ça, que je sois là ou pas, Fabien est un capitaine dans l'âme, donc, il est capable de s'adapter partout. C'est un meneur d'hommes. Il a été bien accueilli et s'est bien intégré, mais ce n'est pas grâce à moi...

Planète Rugby:
A quarante huit heures de France-Angleterre, quelle est votre sentiment concernant l'équipe d'Angleterre ? (ndlr: Patrick Tabacco n'a encore jamais joué face à l'Angleterre, ni même dans le tournoi des Six Nations). Vous qui connaissez bien l'équipe de France, puisque vous aves sept sélections, comment les percevez-vous, ces fameux Anglais ? Quels sont les atouts de la France ?

Patrick Tabacco:
L'equipe d'Angleterre est effectivement la plus forte de l'hémisphère nord. Pour preuve les deux matches, Ecosse-Angleterre et Angleterre-Irlande, qu'elle vient de remporter et qui sont d'une grande qualité.

Contrairement à l'équipe de France qui nous a laissé un peu sur notre faim contre l'Italie, qui a su se remobiliser contre le Pays de Galles, mais pas sur toute la durée de match...

Donc, on attend ce match avec impatience, mais on pourrait douter de la possibilité de la France à battre l'équipe d'Angleterre. Je dis "on pourrait", car l'équipe de France est une équipe qui s'adapte à son adversaire, et je crois que ce sera vraiment le match où elle aura l'occasion de nous démontrer toute ses qualités, et tout son potentiel. Tout ça réside dans la qualité de la motivation et de la concentration que l'on porte sur une rencontre.

En France, on a l'habitude de dire que quand on a peur de l'adversaire, on devient bien meilleur, mais je crois que c'est effectivement la vérité. C'est vrai que l'Angleterre fait vraiment peur, car elle est effectivement compétente dans tous les domaines, que ce soit la défense, l'attaque, la conquète, la touche et la mélée. C'est une véritable machine de guerre, et elle ne peut que faire peur. Alors, je suis persuadé que samedi, on verra une grande équipe de France, et je ne serais pas surpris que l'équipe de France batte cette machine de guerre.

Propos recueillis par téléphone le 28 février 2002 par Philippe MORIN -Planète Rugby

 

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