Les portraits Planète Rugby

Michel CRAUSTE

dit « Le Mongol »
1 m 81, 87 k
3ème ligne aile, 3ème ligne centre
62 sélections en Equipe de France
22 fois capitaine

par Astrid - Planete Rugby 2003.

Pour passer son certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et BEI (Brevet d'enseignement industriel), il choisit la spécialité d’ajusteur-mécanicien.
Trois écoles se proposèrent à lui, et c’est ainsi que ce jeune adolescent partit étudier ensuite à l’école de Gurcy le Châtel (Ecole de l'EDF).

Il y retrouva quelques amis du collège, et fit la connaissance de François Moncla et Arnaud Marquezusaa, qui devinrent ses meilleurs amis.

En 1951, François Moncla, qui entraînait les juniors du Racing-Club de France, fit entrer Michel Crauste dans l’équipe.

En 1954, avec les juniors du Racing, il gagnera la finale du championnat de France à Toulouse, face au Stadoceste Tarbais, par 19 à 0.

En 1954, on lui annonça son entrée en équipe première.

Cette même année, Michel Crauste commencer à s’intéresser au rugby de l’ « extérieur », notamment au FC Lourdes, et à ses héros qui étaient Jean et Maurice Prat, Roger Martine, Henri Domec, François et Antoine Labazuy, Jean Barthe …) et à leurs exploits.

En 1955, avec son inséparable ami de toujours, Arnaud Marquesuzaa, Michel Crauste fut incorporé à la caserne Pérignon, à Toulouse. Tous deux pensaient remonter après leur service sur Paris, mais il n’en fût rien. C’est au centre sportif des forces armées, le futur bataillon de Joinville, à Vincennes, qu’ils se retrouvèrent, sous les ordres du capitaine Albier (dirigeant du FC Grenoble, champion de France 1954).

Là, il rencontra Amédée Domenech, dit « Le Duc ».

Puis Michel et Arnaud partirent pour la D.A.T de Versailles, chez le Commandant Lacroix et le Général Chassin. Ils jouèrent quelques temps sous les couleurs de la D.A.T (école supérieure de rugby). L’équipe, qui fût championne de France interarmées.
François Moncla les y rejoignit un peu plus tard.

Lorsque quelques temps plus tard, l’équipe de la D.A.T fut dissoute, Michel Crauste retourna à Vincennes au bataillon de Joinville, où il continua de s’entraîner chaque jour.
Il y retrouva de futurs internationaux, tels que Jean Carrère et Jacques Meynard.

C’est à ce moment-là que Michel Crauste décida que le rugby ferait partie intégrante de sa vie … un jeu qu’il se mit à aimer profondément, et pour lequel il se donnera toujours sans compter …

Débordant d’activité et d’énergie durant un match, il développait toutes les qualités d’un grand rugbymen : courage, volonté, adresse, condition physique et intelligence.
C’est aussi à ce moment-là, qu’un journaliste de l’époque, Denis Lalanne, se mit à s’intéresser de près à Michel. Ils devinrent très bons amis.

Avec ses deux amis et deux frères du rugby, Arnaud Marquesuzaa et François Moncla, Michel Crauste continua à porter les couleurs du Racing.

En 1957, le Racing affrontait l’US Romans de Robert Soro, à Vichy. C’est là que Michel découvrit le rugby sous un aspect sauvage …
A cette même date, François Moncla partit jouer en équipe de France. Michel Crauste l'y rejoingnit quelques mois plus tard.

Le 19 mai 1957, pour son premier match sous les couleurs de l’équipe de France, Michel Crauste rencontra les roumains de Bucarest. L’équipe de France l’emporta sur un score de 18 points à 15.

Quelques jours plus tard, c’est avec les couleurs du Racing qu’il affronta l’équipe de Lourdes, sur la pelouse de Gerland, à Lyon. Pour lui, ce fut un grand moment, lui qui avait tant d’admiration pour cette équipe de Lourdes !
Le Racing fut battu, sur le score de 16 à 13.

Ce fut un match plein de mouvements, d’indécisions, bref, un véritable chef d’ouvre …
En 1959, le Racing fut couronné champion de France après avoir battu le Stade Montois à Bordeaux, et Lourdes en demi finale à Bayonne.

Il débuta dans le Tournoi en 1958, durant lequel il brilla (il fit partie de l’équipe qui a battu le Pays de Galles à Cardiff par 16 à 6), mais ne participa pas à la tournée qui suivit en Afrique du Sud. Ce ne fut que partie remise, puisque les sélectionneurs le rappelèrent pour le Tournoi 1959. Tournoi, qui fut le premier à être gagné en solitaire par les tricolores.

En 1959, il fut champion de France avec le Racing Club de France.

Il remporta également quatre tournois consécutifs (1959-1962).
Michel et ses inséparables amis, Francois Moncla et Arnaud Marquesuzaa avaient très envie de rentrer chez eux, au pays, et d’y retrouver leur famille, leur terre, leurs habitudes et leurs traditions.

C’est ainsi que Francois Moncla alla à Pau (Section Paloise), et Michel Crauste et Arnaud Marquesouza à Lourdes.

Michel demanda à changer de service à l’électricité de France qui l’employait. Sur Paris, il travaillait au service des contrôles et recherches du centre régional des transports parisiens (C.R.T.P). C’est ainsi qu’il fut en charge à l’exploitation du district de Tarbes, et plus tard, de Lourdes.
C’est dans un climat tendu que Michel arriva à Lourdes. En effet, l’équipe avait perdu la demi finale de face au Racing à Bayonne.

Plusieurs joueurs, tels que Jean Barthe, Pierre Lacaze, Rancoule décidèrent, suite à ce cuisant échec, de quitter le FC Lourdes.
Mais Jean Prat, l’entraîneur, n’était pas du tout décidé à pleurer sur leur sort. Il reprit l’équipe d’une main de maître, et en reconstruisit une qui, après un début de saison des plus catastrophiques, remporta le titre de champion de France 1959-1960 !

Pour sa première année passée au FC Lourdes, sous le maillot rouge et bleu, Michel Crauste remportait là le rêve de tout joueur !
Malheureusement, un triste jour devrait marquer un an plus tard le club de Lourdes : la disparition de son président, Antoine Béguère, en 1961. Robert Estrade lui succèda jusqu’en 1969.

Jean Prat, appelé en équipe de France, fut remplacé par son frère Maurice. Ce dernier fut ensuite remplacé par Guy Faget et enfin par Roger Martine.
En 1964 et 1965, les lourdais furent demi-finalistes du championnat.
En 1965, ils arrivèrent premiers au Challenge Pernod, qui récompensait la meilleure équipe marqueuse d’essais.

En 1966, remporta le Challenge du Manoir, ainsi qu'en 1967.

Champion de France en 1968.

Les saisons 1969-1970 furent difficiles pour le club, qui traversait alors une crise.
Un autre président avait été nommé. Il s’agissait de Henri Laffont.
L’entraîneur, lui aussi avait changé : Roger Martine avait en effet été remplacé par Henri Domec.
Cependant, suite aux départs de joueurs clés de l’équipe, il décida de se retirer.
Michel Crauste prit alors les fonctions du poste d'entraineur, un poste qui lui apporta beaucoup sur le plan personnel.

Michel Crauste portera soixante deux fois le maillot de l’équipe de France, un record qu’il détiendra pendant longtemps.
1962 demeurera sa grande année : il fut nommé capitaine de l’équipe de France et, lors d’un match face aux anglais, le 24 février 1962 il inscrivit trois essais ! Un exploit qui n’a jamais encore été égalé.

A son retour de la tournée victorieuse en 1964, en Afrique du Sud, il fut décoré de la Légion d’Honneur par le Général de Gaulle.
Il joua le tournoi 1965 (France-Galles 1965 restera un grand match mythique), et le tournoi 1966.

En 1970, le club de Lourdes proposa à Michel le poste d’entraîneur.
Michel mit un terme à sa carrière, en 1972, qui fit suite à une grave blessure lors d’un match.
Cependant, Michel Crauste ne s’éloigna jamais trop loin du rugby…
Il profita un temps des activités qu’il aime pratiquer, telles que la pêche et la chasse.
Durant dix ans, il entraîna le club de Morlaas, et ensuite, durant deux ans, le club de Bagnères. Puis il fut appelé au comité directeur de la FFR, adjoint au maire de Lons, adjoint au sport dans la banlieue de Pau.

En 1995, il fut le manager de l’équipe de France, en préparation de la Coupe du Monde, et accompagna l’équipe en tournée, à Denver aux USA pour une tournée de trois semaines.
Par la suite, Michel Crauste s’est un peu désinvesti du rugby.

En 1997, il revint à Lourdes et, avec quelques amis, essaya de remettre le FC Lourdais à flots.
En 1998, il prit les fonctions de président du club, avec pour but de lui faire passer le palier qui l’amènerait en Pro D2.

Michel Crauste, ou l’histoire d’une passion qui ne s’éteindra jamais !

par Astrid
Planète Rugby 2003