Planete Rugby: Quelles sont vos activités
professionnelles et politiques, Quel est votre rôle dans
le monde du Rugby ?
Jean-Pierre Garuet: J'ai
toujours la ferme de mes parents, à Pontacq, à quelques
kilomêtres de Lourdes. Je suis céréalier, cultivateur.
Ca a toujours été mon travail de base.
Du point de vue politique, je suis adjoint au
maire de Lourdes. On attaque maintenant le
troisième mandat...J'étais déjà adjoint du temps de
Monsieur Douste-Blazy, et maintenant, c'est Jean-Pierre
Artiguenave, qui était l'adjoint de Monsieur Douste-Blazy,
qui "monté" maire, tandis que Monsieur Douste-Blazy
est maintenant maire de Toulouse.
Dans le monde du Rugby:
J'ai arrété d'être joueur en 1991. J'ai alors fait
partie du comité directeur, à la fédération, avec
Paparemborde, Rives et compagnie...Jusqu'en 95. En même
temps, j'étais sélectionneur du temps où Pierre
Berbizier était entraineur du XV de France. Quand il a
arrété, c'était un peu la fin d'une génération.
En tant que sélectionneur, on commencait à passer dans
le Rugby pro, et...vous sélectionnez un gars, et vous
lui faites un chèque...parce qu'ils ne jouaient plus
pour rien. Nous, à notre époque, on jouait pour
cinq-cent francs, et maintenant, vous lui faites
un chèque, au joueur !! Ca, ca m'a géné un peu. Je
voyais le coté dangereux. Le système est dûr. J'étais
mal à l'aise.
Nous a remplacé la génération Skréla-Villepreux. Moi,
j'étais plutôt de la génération d'avant, et j'ai
demandé à m'occuper des moins de 21 ans...Je trouvais
qu'il y avait un trou, dans ce monde là.
Il n'y avait pas de tournoi pour les moins de 21
ans. Alors, on a fait trois matches, contre les
Ecossais, les Anglais et les Gallois. L'année d'aprés,
on a fait un tournoi complet (en jouant la veille des
matches des "grands"). C'est rentré dans les
habitudes.
Comme au début, on mettait quarante ou cinquante points
aux autres, je me suis dit: "il faudrait faire une
tournée". On voulait aller en hémisphère sud.
Mais comme "il manquait (soi-disant) d'argent, à l'époque,
on est allés en Roumanie en car...On l'a fait.
Point positif: Il y a des garcons comme Marconnet,
Garbajosa, Marlu qui se sont révélés à cette occasion
"mine de rien"...
C'est rentré dans les moeurs. Mais comme on était
encore "entre deux eaux", on n'a pas fait de
tests contre l'Afrique du Sud, mais contre des sélections.
L'année d'aprés, comme je n'étais pas dans la même obédience
que le président, j'ai appris, par la poste, que
je n'étais plus dans le staff...Alors, je suis
resté chez moi.
Si on m'avait retiré ces fonctions en 95, ca aurait pu
faire un peu de tocsin, mais là, c'était en cours de
saison, pendant l'intersaison...On m'a remplacé par
Didier Codorniou, qui est un ami, qui était un peu à l'écart
de tout cela. C'est donc resté dans une continuité, le
travail a été bien fait, et maintenant, je vois que c'est
une affaire qui marche, et je suis content d' en avoir été
l'un des initiateurs. C'est là l'une de mes
grandes satisfactions.
Parce que, pour moi, c'était indispensable. Ce qui me
fait rigoler, c'est que certains qui me critiquaient à
l'époque le pratiquent toujours...Enfin, c'est la vie !
Propos recueillis par Philippe Morin
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